Jeunesse

Société

Jeunesse

Dans la propagande communiste, le thème de la jeunesse est, avec ceux du patriotisme, de l’héroïsme, du folklore et de l’enthousiasme au travail, abondamment cultivé. Si la jeunesse occupe une place centrale, c'est d'abord que, comme projet, le communisme se veut la jeunesse du monde. C'est aussi qu'il considère ce groupe d'âge comme l'avenir du peuple socialiste. En voulant forger l'« homme socialiste nouveau », le communisme fait dès lors de la jeunesse un enjeu : à travers son éducation, il s'agit de passer du moi de l’individualisme bourgeois au nous de la société socialiste. En Russie, aux lendemains de la Révolution d’octobre 1917, Lénine considère déjà l’école comme l’instrument de la transformation communiste de la société. Il entend construire « un ethos communiste » qui doit s’incarner dans l’homo sovieticus issu du prolétariat. Ce dernier constitue la première étape de la société nouvelle, que la théorie a élaborée mais qui reste encore à construire. L'objectif du modèle scolaire soviétique, repris dans l'ensemble des pays de l'Est, est de former un individu complet en associant l'éducation intellectuelle, sportive et manuelle. A côté de l'école, des organisations de jeunesse s'occupent des activités de loisirs. Au total, si l'école a pu jouer son rôle d'ascenseur social tout en assurant le renouvellement des élites socialistes, les systèmes d'éducation et d'encadrement de la jeunesse ont globalement échoué en terme de formation idéologique : même les générations nées sous le socialisme sont restées dans leur grande majorité imperméables à l’entreprise de politisation du régime communiste. La jeunesse continue de regarder vers l’Ouest, influencée par la culture musicale et vestimentaire de l’Occident, et se détourne de la morale et des valeurs communistes, préférant se réfugier dans des « niches » comme la famille ou les bandes d’amis où l'on cultive l’individualité et l’originalité.

Archive

Caricature du journal satirique Krokodil: la Jeunesse

Si l’image officielle de la jeunesse soviétique était celle d’un ensemble homogène, uni autour du modèle de l’homo sovieticus, la réalité était bien différente.

Pays: Union Soviétique / année:

Si l’image officielle de la jeunesse soviétique était celle d’un ensemble homogène, uni autour du modèle de l’homo sovieticus, la réalité était bien différente. Dans les années soixante-dix, les structures d’encadrement de la jeunesse, comme le Komsomol, sont rejetées par une minorité d’entre elle qui utilise toutes les attitudes possibles pour contester le régime, dont l’inactivité (« kajfovat » en argot russe, c’est-à-dire « glandouiller ») à domicile ou dans les tusovkas, soirées ou réunions informelles.

Les rencontres internationales des jeunes pour la paix

La jeunesse, la paix et l'amitié entre les peuples font partie des grands thèmes que la propagande communiste célèbre dans le cadre de rencontres officielles, de réunions, de fêtes ou de compétitions sportives.

Pays: Union Soviétique / année:

La jeunesse, la paix et l'amitié entre les peuples font partie des grands thèmes que la propagande communiste célèbre dans le cadre de rencontres officielles, de réunions, de fêtes ou de compétitions sportives. Du point de vue communiste, il s'agissait de valoriser certaines pratiques morales, telle que la solidarité, ou de développer la pratique de l'engagement, notamment dans des associations. Dans ces rencontres internationales de jeunes, on peut aussi voir comment les régimes communistes instrumentalisent ces valeurs en les mobilisant dans un discours universel ("Le langage de la paix et de l'amitié est compréhensible par tout le monde").

Affiche d’époque brejnévienne qui célèbre les valeurs des brigades de construction des étudiants

"Ici nous vivons, nous travaillons et nous étudions"

Pays: Union Soviétique / année:

"Ici nous vivons, nous travaillons et nous étudions" L'amour du travail est l'une des valeurs que le communisme entend inculquer à la jeunesse. Le but est bien sûr économique mais aussi idéologique : il s'agit de développer la conscience socialiste des jeunes en leur procurant le sentiment de participer à la construction de l’État des ouvriers et des paysans. Le gigantesque chantier du BAM fut l'occasion, sous l'époque brejnévienne, de mobiliser la jeunesse dans cet esprit. Ce BAM (Magistrale Baïkal-Amour) est une ligne ferroviaire russe de plus de 4000 km qui traverse la Sibérie jusqu'à l'Extrême-Orient en reliant le lac Baïkal au fleuve Amour. Commencée dans les années 1930, et aujourd'hui encore inachevée, la ligne est construite pour l'essentiel entre 1972 et 1984 au prix d'efforts financiers et humains considérables que devait justifier l'exploitation des ressources de Sibérie. Afin de susciter l'enthousiasme des jeunes, le Komsomol (Union des jeunesses communistes) est mobilisé. Pour recruter des volontaires, il joue sur les valeurs du travail, du collectif et de l'éducation - figures majeures de l'idéal socialiste.

Extraits du « Livre des Pionniers » : Les signes distinctifs de l'organisation des pionniers

Considérée comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge.

Pays: Union Soviétique / année:

Considérée comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge. D'inspiration scout, le mouvement des Pionniers encadre les jeunes Soviétiques de 10 à 14 ans, les préparant à leur entrée au Komsomol. Les images renvoient à l'idéal d'éducation complète du marxisme-léninisme. Elles illustrent les différents moments de la journée du jeune Pionnier, foulard rouge noué autour du cou, entre travaux intellectuels et activités physiques, moments de détente et contributions aux tâches collectives. Au-delà de l'instruction idéologique qu'elle prodiguait, le mouvement des Pionniers, comme toutes les autres organisations de jeunesse des pays communistes, visait à séduire la jeunesse pour mieux la mobiliser en faveur du régime : en suscitant la sympathie de l'enfant, il s'agissait d'obtenir la loyauté future du citoyen.

Extraits du « Livre des Pionniers » : L’organisation de la journée d’un Pionnier I

Considérée comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge.

Pays: Union Soviétique / année:

Considérée comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge. D'inspiration scout, le mouvement des Pionniers encadre les jeunes Soviétiques de 10 à 14 ans, les préparant à leur entrée au Komsomol. Les images renvoient à l'idéal d'éducation complète du marxisme-léninisme. Elles illustrent les différents moments de la journée du jeune Pionnier, foulard rouge noué autour du cou, entre travaux intellectuels et activités physiques, moments de détente et contributions aux tâches collectives. Au-delà de l'instruction idéologique qu'elle prodiguait, le mouvement des Pionniers, comme toutes les autres organisations de jeunesse des pays communistes, visait à séduire la jeunesse pour mieux la mobiliser en faveur du régime : en suscitant la sympathie de l'enfant, il s'agissait d'obtenir la loyauté future du citoyen.

Extraits du « Livre des Pionniers » : L’organisation de la journée d’un Pionnier II

Considérée comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge.

Pays: Union Soviétique / année:

Considérée comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge. D'inspiration scout, le mouvement des Pionniers encadre les jeunes Soviétiques de 10 à 14 ans, les préparant à leur entrée au Komsomol. Les images renvoient à l'idéal d'éducation complète du marxisme-léninisme. Elles illustrent les différents moments de la journée du jeune Pionnier, foulard rouge noué autour du cou, entre travaux intellectuels et activités physiques, moments de détente et contributions aux tâches collectives. Au-delà de l'instruction idéologique qu'elle prodiguait, le mouvement des Pionniers, comme toutes les autres organisations de jeunesse des pays communistes, visait à séduire la jeunesse pour mieux la mobiliser en faveur du régime : en suscitant la sympathie de l'enfant, il s'agissait d'obtenir la loyauté future du citoyen.

Reportage sur les jardins d’enfants en Roumanie en 1968

Les images de jardins d'enfants dans lesquelles officient de bienveillantes éducatrices suggèrent la valeur accordée par l'idéologie communiste à l'éducation de la prime jeunesse.

Pays: République Populaire de Roumanie / année:

Les images de jardins d'enfants dans lesquelles officient de bienveillantes éducatrices suggèrent la valeur accordée par l'idéologie communiste à l'éducation de la prime jeunesse. Hygiène, jeux d'échecs, travaux d'écriture, éducation artistique, notamment musicale – toutes ces activités renvoient au modèle d'éducation socialiste qui se veut complet. On remarquera néanmoins le caractère sexué des jouets offerts à la manipulation des plus jeunes – poupées pour les filles, avions et autres engins pour les garçons. MUET

"La cérémonie d’admission au Komsomol"

Considérés comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge

Pays: Union Soviétique / année:

Considérés comme l’avenir du peuple soviétique, la jeunesse est embrigadée dès son plus jeune âge. De 10 à 14 ans, les Pionniers précèdent la Ligue de la jeunesse communiste (Komsomol), formée dès 1918. Dotée d'un comité central placé sous le contrôle direct du Parti communiste, celle-ci regroupe l'immense majorité des jeunes Soviétiques âgés de 14 à 28, soit près de 40 millions de membres à son apogée, au début des années 1980. Valorisée ici par les visages radieux, l'adhésion au komsomol marque l'entrée dans la société soviétique. Elle s'accompagne aussi d'un rituel au caractère ostensiblement militaire. Les membres actifs bénéficient de privilèges et sont favorisés dans leur promotion. Par exemple, c'est par son rôle dans le Komsomol de Karélie que Youri Andropov accéda ensuite au poste de secrétaire général du PCUS. A l'âge de la perestroïka, les membres des komsomols étaient aussi encouragés à s'investir dans le secteur privé et favorisés pour cela.